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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 00:43

Le CNARM, Comité National d’Accueil et d’Actions pour les réunionnais en mobilité, a fait venir Christian , 41 ans pour venir travailler en France. Il a été mis à la porte le 12 juin du Relais Palaiseau, avant la fin de son contrat d’hébergement, et sans préavis , pour avoir dénoncé sur facebook les propos racistes de la directrice de l’hôtel. Il a entamé une procédure judiciaire, au civil contre le CNARM, au pénal contre la directrice du Relais.Le CNARM est un organisme d’Etat subventionné par le Conseil Général de la Réunion, l'Union Européenne et le Ministère de l'Outre-Mer. Il est chargé de faire venir des réunionnais pour les faire travailler en métropole. La chaine hôtelière Relais, sous contrat avec le CNARM est chargée de l’hébergement. Ce n’est pas le premier «incident» de ce type pour le Relais Palaiseau. En décembre 2010, 20 jeunes réunionnais étaient menacés d’être mis dehors en plein hiver: http://www.jerf.fr/?p=75 La continuité de la politique de la droite coloniale de Debré Le CNARM poursuit l'objectif préconisé par l'OCDE : «Dans le contexte de vieillissement présent de la population métropolitaine, La Réunion pourrait fournir une offre de main d’œuvre » : restauration/hôtellerie, BTP... Or les entrées de métropolitains sont excédentaires à la Réunion.

 

Français sur le papier ? Le racisme est bien une réalité pour les personnes venant des Dom : trois fois moins de chance de trouver un travail après des études , avec un CV identique, cinq fois moins de chance de décrocher un entretien d'embauche. Enfin, les enfants de personnes venues des DOM sont avec les immigrés les plus discriminés à l'embauche et au logement.

 

Le Kolektif Dégage soutient Christian et le JERF ( Jeunes Emigrés Réunionnais en France) dans la bataille pour la dignité et contre l’injustice.

 

Nous exigeons immédiatement :

 

- La réintégration de Christian au sein d’un «foyer» de la chaine Relais à Massy ou encore la prise en charge par le CNARM d’un autre hébergement prenant en compte les jours passés dehors.

 

-Des sanctions à l’encontre de la directrice du «foyer» Relais Palaiseau.

 

-La prise en charge par le CNARM des frais engagés par Christian, durant ces jours passés dehors.

 

Pour rejoindre le comité de mobilisation : Kolektif Dégage au 06 18 00 77 18 kolektifdegage@yahoo.fr

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 17:03

Paris, le 18 juin 2011 

 

Le Comité National d'Accueil et d'Actions pour les réunionnais en mobilité (CNARM) a fait venir Christian le 9 mai, en France.Christian, 44 ans, père d'un petit garçon de 2 ans et demi a pris son courage à deux mains pour venir travailler en métropole. La chaîne hotelière Relais sous contrat avec le CNARM, héberge les réunionnais qui viennent travailler en métropole, Christian résidait au Relais Palaiseau.

 

Ce soir il va certainement dormir dans sa voiture, comme tous les soirs depuis une semaine.

Que lui reproche t-on ? D'avoir dénoncé le racisme* de la directrice du Relais Palaiseau sur facebook ! Et c'est suite à cela qu' à l'unisson,le CNARM et le Relais Palaiseau lui ont demandé, de quitter les lieux le dimanche de Pentecôte. Le lundi il est parti. Le CNARM ne lui a donné pour l'instant que 2 carnets de chèques-restaurant sur 6. Or,sans logement,il doit engager des frais très importants au quotidien, pour manger et boire. Malgré tous cela, Christian continue à chercher du travail chaque jour dans ces conditions déplorables. Le contrat d'hébergement au sein du «foyer» prend fin le 8 juillet , il est donc toujours valable.

Le CNARM et le Relais n'en sont pas à leur premier forfait : rappelez-vous en décembre 2010, des jeunes réunionnais s'étaient manifestés dans la presse, menacés d'être mis dehors en plein hiver : http://www.jerf.fr/?p=75

 

Ces agissements doivent cesser, les responsables doivent payer !

Le JERF, ses sympathisants, ses amis soutiendront Christian dans sa bataille pour la dignité et la justice.

 

Nous exigeons immédiatement :

- la réintégration de Christian au sein d'un «foyer» de la chaîne Relais à Massy ou encore la prise en charge par le CNARM d'un autre hébergement prenant en compte les jours passés dehors.

- des sanctions à l'encontre de la directrice du «foyer» Relais Palaiseau.

-la prise en charge par le CNARM des frais engagés par Christian, durant ces jours passés dehors.

 

Nous nous donnerons les moyens de parvenir à notre but: nous prévoyons des actions. Pour se joindre à nous :

pour contacter Christian : 06 24 57 12 82

Pour contacter le JERF : soutienreunion@yahoo.fr / 06 70 25 46 75

* Christian compte engager une procédure pénale pour prouver les propos racistes de la directrice.

 

 

ANNEXE /

LE TEXTE DU 10 DECEMBRE 2010, "nou lé pa lo chien"

 

Communiqué de presse : Nou lé pa lo chien !

Communiqué de presse de la Jeunesse Emigrée Réunionnaise en France : Nou lé pa lo chien !

Ce matin un article du JIR titrait : Une vingtaine de Réunionnais expulsés en plein hiver.

Des membres du Jerf qui connaissent le Relais Palaiseau qui se trouve dans l'Essonne ont rencontré des résidents, pour en savoir plus. Le Relais Palaiseau, où ils ont leurs logements a décidé de les mettre dehors à partir du 31 décembre. Après une réunion avec les résidents, leur sursis est prolongé d'un mois : ils devront partir le 31 janvier dernier délais.

 

Les situations sont variées. Certains sont là depuis deux ans, d'autres depuis quelques mois. Ils sont en couple pour quelques uns ou célibaraires pour d'autres, avec ou sans enfants. Ils travaillent, après de dures et longues recherches d'emplois en région parisienne.

Ils paient un loyer entre 650 et 700 euros pour quelques 20 mètres carrés.

 

Evidemment, nous soutenons nos compatriotes et nous demandons à ce qu'ils restent sur place au Relais Palaiseau jusqu'à ce qu'ils aient TOUS un logement décent .

 

Ces jeunes n'ont pas la volonté de rester toute leur vie dans ce relais, leur but est de trouver un logement plus grand et moins cher, plus près de leurs lieux de travail...

On ne peut pas faire venir des gens pour travailler dans un pays qui n'est pas le leur sans leur donner les moyens de mener une vie digne de ce nom . Le droit au logement est un droit fondamental.

La volonté du Cnarm par le biais de son accord avec le Relais Palaiseau est bien de faire transiter des Réunionnais par ce lieu sans se soucier de ce qu'ils deviendront après : un Réunionnais en remplaçant un autre.

C'est bien une spirale infernale qui se met en place : lès pa zot fé sa èk marmay la Rénion !

Le Cnarm doit leur trouver à TOUS un logement avant de faire venir d'autres Réunionnais sur place, au Relais Palaiseau.

Des HLM pour les travailleurs Réunionnais en France !

Nou lé pa lo chien !

Contact : Jerf / 06 70 25 46 75

Site web : www.jerf.fr Le 10 décembre 2010

 

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11 mai 2011 3 11 /05 /mai /2011 13:39

Capitalisme-Egypte.jpg

 

  

Le processus de réformes politiques en Tunisie écarte du pouvoir les figures trop liées, aux yeux des masses, au dictateur Ben Ali, tombé en janvier dernier. Cependant, il vise avant tout à justifier le maintien des conditions sociales contre lesquelles les Tunisiens se révoltent, dans l'intérêt des bourgeoisies nationale comme étrangères – et notamment française.

Ainsi, le gouvernement de transition tunisien a proposé d'interdire à ceux qui avaient détenu des postes à responsabilité au cours des dix dernières années dans le parti de l'ex-président Ben Ali, le Rassemblement démocratique constitutionnel (RDC) maintenant dissout, de participer aux prochaines élections prévues pour le 24 juillet. Il est également question d'exclure les membres du gouvernement précédent, ses conseillers et ses attachés.

Ces propositions sont une réaction à la mobilisation continue de la classe ouvrière tunisienne, une tentative tardive et symbolique de se distancier du régime de Ben Ali. Chokri Belaid du Mouvement des patriotes démocrates (MPD) a refusé de s'associer à cette décision limitée, prévenant le gouvernement qu'elle était loin de suffire à contenter la population et qu'ils craignaient une « nouvelle vague de contestations ».

Le Premier ministre d'intérim, Beji Caid Essebsi, a adopté une position distante vis-à-vis de la proposition, déclarant que les ex-membres du RDC « ne devraient pas être empêchés de se présenter à ces élections, s'ils ne sont pas condamnés par la justice. » Il a également insisté sur la nécessité de garantir un « climat social et économique adéquat » pour ces élections.

Sa réaction est la conséquence d'une pression croissante de la finance internationale, pour que l'exploitation des travailleurs tunisiens reprenne de plus belle le plus tôt possible. Dans ce contexte, le pouvoir tunisien mène un chantage économique envers son propre peuple, et s'appuie sur le soutien de tous les partis ayant un tant soit peu d'écho dans les masses, qu'ils soient "de gauche" ou islamistes. Essebsi a ainsi exprimé son inquiétude envers les sit-in, manifestations et grèves qui se poursuivent dans le pays, disant clairement que cela allait diminuer les investissements. Il y aurait eu 110 faits de blocages d’autoroutes et lignes de chemins de fer par des manifestants ces derniers mois.

Les principaux motifs d'inquiétude cités par Essebsi sont le cas de British Gas, qui fournit près de la moitié de la consommation nationale en gaz, où les grèves se sont multipliées parallèlement à un blocage de l'usine par des habitants proches exigeant des emplois ; le blocage du port de Sfax par des marins ; et des émeutes dans la région de Zarzis après l’arrestation des organisateurs d’un réseau d’immigration clandestine.

Les institutions internationales commencent à faire sentir leur impatience. La Tunisie a été invitée à participer à la prochaine réunion du G8 qui se tiendra en France (l'ancienne puissance coloniale de la Tunisie et qui est actuellement à l'initiative d'une intervention impérialiste en Libye voisine). Pour Essebsi, c'est « un motif de fierté pour tous les Tunisiens ».

Le message qui y sera délivré au gouvernement tunisien sera dans la lignée de celui donné lors des assemblées de printemps de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Ceux-ci, qui qualifiaient la Tunisie de « bon élève » sous Ben Ali, ont annoncé une aide budgétaire de 500 millions de dollars accordée au pays, qui devrait « générer 700 millions de dollars supplémentaires dans le cadre d’une nouvelle approche proactive. » Le contenu de cette "approche proactive" sera de « supprimer toutes formalités inutiles pour la création d’activités, » c'est-à-dire essentiellement de poursuivre les réformes économiques libérales.

La Tunisie n'aura qu'une croissance de 1,3 pour cent cette année d'après le rapport sur les perspectives économiques globales du FMI et de la BM, contre 5 pour cent de moyenne sur les dix dernières années. La baisse des exportations vers l'Europe après la crise économique avait déjà fait chuter cette croissance à 4,6 pour cent en 2008 et "entre 3 et 4 pour cent" en 2009-10 (source CIA World Factbook).

Le FMI anticipe une reprise à 5,6 pour cent l'année prochaine, mais cela ne lui suffit pas : « Le rééquilibrage n’est pas en train de se faire aussi rapidement que nous le souhaitons. Et il faut encore plus d’efforts pour soutenir l’exportation, la consommation et l’investissement, » a déclaré Olivier Blanchard, économiste en chef au FMI.

La hausse des salaires est une option exclue d'emblée par le FMI : Ahmed Masood, directeur du département MENA au FMI a déclaré que la hausse des salaires ne pourrait pas constituer une solution, en l’absence d’une augmentation encore plus importante de la productivité.

Le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a organisé à l'Institut du monde arabe à Paris un colloque le 16 avril sur le thème du « printemps arabe, » réunissant les ambassadeurs de France, des chercheurs et des "acteurs" de ces révolutions, dont des représentants de partis islamistes arabes. Ces partis n'ont joué pratiquement aucun rôle dans les mouvements initiaux, mais les puissances impérialistes les considèrent maintenant comme un moyen acceptable de canaliser le mécontentement populaire—à condition de donner quelques gages de bonne conduite aux impérialistes.

Ainsi, lors de ce colloque, Mohamed Ben Salem, représentant du parti Ennahdha, a déclaré qu'il « ne vise pas l'hégémonie » et s'est prononcé pour la parité hommes-femmes lors des élections, rejoignant le souhait du gouvernement et des groupes de défense des droits de l'Homme.

Pour autant, la politique qui sera ainsi appliquée avec la participation des islamistes et des féministes sera fondamentalement anti-ouvrière. Toujours dans ce colloque, deux militantes tunisiennes des droits de l'homme, Souhayr Belhassen et Radhia Nasraoui, se sont publiquement inquiétées des risques de « contre-révolution » dans leur pays. 

En fait, elles adhérent complètement au chantage économique du gouvernement. Leur inquiétude tient à « l'incohérence et l'instabilité du processus démocratique qui tend à la disparition de l'État ; l'appauvrissement économique alors que l'activité industrielle et touristique tarde à reprendre ; le désenchantement. En outre, certaines structures et pratiques de l'ancienne police politique semblent se remettre en place. » C'est-à-dire que pour éviter la répression contre-révolutionnaire, elles militent pour l'acceptation par la population d'une politique économique brutale.

Quelques mois à peine après la révolution qui a chassé Ben Ali, l'intégration de la nouvelle couche de jeunes petits-bourgeois "révolutionnaires" tunisiens dans le système impérialiste français est déjà bien en marche. Ce lien transparaît clairement dans une visite « express » de Juppé en Tunisie le 20 avril, pour accorder un prêt de 350 millions d'euros.

Juppé y a trouvé le temps pour un dîner « avec quelques bloggeurs chevilles ouvrières de la révolution, », selon l’AFP, puis de partager son petit-déjeuner le lendemain matin avec des hauts responsables du nouveau régime, dont Yadh Ben Achour, président de la Haute commission de réformes politiques, et connu comme expert en droit public et en théorie politique islamique.

Les ministres tunisiens des Finances, du Commerce et du Tourisme, du Transport et de l'Équipement et de la Formation professionnelle et l'Emploi se sont ensuite rendus à Paris le 26 avril, pour garantir la pérennité de leurs investissements à 300 chefs d'entreprises françaises réunis au siège du MEDEF. « Nous sommes venus dire que la Tunisie est en train de changer en mieux et que les opportunités futures seront encore plus rentables et plus intéressantes, » leur a déclaré Jalloul Ayed, ministre tunisien des Finances.

Essebsi a résumé son chantage en déclarant que, « La révolution tunisienne peut mener à la guerre civile comme elle peut mener à la Démocratie, » en clair : si la classe ouvrière ne se contente pas de ces changements cosmétiques, et ne reprend pas le travail dans des conditions largement similaires à celles qui régnaient sous Ben Ali, l'usage de la force sera envisageable pour ce gouvernement capitaliste.

 

Source du texte: http://www.wsws.org/francais/News/2011/mai2011/tuni-m04.shtml

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 14:50

 

Vingt-neuf femmes tunisiennes auraient été jetées à la mer. Réaction discrète des médias.

 

Vingt-neuf femmes tunisiennes en route pour Lampedusa ont-elles effectivement été jetées à l'eau de deux bateaux différents, afin de les délester, comme le relatent dans un très discret entrefilet les journaux " le Figaro " et " La Marseillaise " ? Et pourquoi cette information, si elle est avérée , suscite-t-elle une telle absence de réactions ? Examinons les faits.

1°) Dans un article du " Figaro ", en date du 6 avril 2011 intitulé " à Vintimille, un " Sangatte " entre France et Italie " (1), le reporter, Vincent Xavier Morvan, au cours de son article, rapporte brèvement le récit de voyage de l'un des migrants, nommé Tarek, qui fait cette déclaration simultanément ahurissante et choquante  :  " Nous étions entassés à 150 dans un bateau prévu pour 60, explique le garçon. Au cours du trajet pour Lampedusa, douze filles ont été jetées à la mer. "

2°) Dans un article de " la Marseillaise ", daté du 29 avril 2011 , intitulé " pas d'accueil pour les 200 tunisiens en exil ", le journaliste, Myriam Guillaume relate, sans s'étendre sur le sujet, l'entretien qu'elle a eu avec un autre migrant, Hamed, lequel déclare avoir vu « un zodiac virer 17 femmes par-dessus bord pour délester l’embarcation. Un ami a abandonné son frère en pleine mer car le capitaine le menaçait de le jeter à l’eau s’il récupérait ce frère tombé du bateau. »

 Curieusement, l'article du " Figaro " était consacré aux mesures humanitaires prises par le maire de Vintimille au sujet des réfugiés tunisiens, tandis que l'article de la " Marseillaise ", qui est un journal de gauche (3) , contrairement au " Figaro ", s'offusquait contre les conditions d'accueil des clandestins à Marseille.

Ceci dénote un sens pour le moins curieux de la hiérarchie de l'information : le véritable sujet intéressant de ces deux reportages, à mon sens, était plutôt l'incroyable et effroyable affirmation selon laquelle les femmes embarquées dans ces bateaux en mauvais état de navigation serviraient de sacs de lest tout juste bons à être jetés à la mer au cas où la flottaison des embarcations qui les transportent le nécessiterait, ( on remarque que les hommes, eux, ne sont pas jetés à l'eau, on interdit seulement aux passagers de récupérer ceux qui y sont tombés...). Ce sujet est, à mon humble avis, d'un intérêt bien plus capital que le sujet " officiel " de chacun de ces articles, et aurait même mérité de faire la " une " de ces deux journaux, et d'être repris par l'ensemble des médias.

 

Source: http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/29-femmes-tunisiennes-auraient-ete-93672

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 16:04

2011-04-21

 

 

Mercredi 20 avril 2011, un nouveau compatriote réunionnais est mort en Afghanistan. Alexandre Rivière, ce soldat de 23 ans, a donné sa vie pour la France et son entreprise impérialiste et meurtrière en Afghanistan.
Combien tomberont encore pour combattre la résistance afghane ?
Combien serviront encore de chair à canon pour défendre les intérêts capitalistes occidentaux ?

Stop au massacre !

RETRAIT DES ARMEES IMPERIALISTES D’AFGHANISTAN !

 

Source : JERF

 

http://www.jerf.fr/

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 19:55

    203340 792165826 4299394 n[1]La Révolution tunisienne a été faite par des millions d’hommes et de femmes qui se sont soulevé-e-s contre la dictature et la répression policière, contre le chômage et la misère. Non seulement ils n’y ont pas du tout participé, mais ils se sont exprimés, plusieurs fois, sur des plateaux télé, CONTRE la Révolution. Ils, ce sont les islamistes d’Ennahdha, Rached Ghannouchi et sa clique. Au nom de l’interdit, selon eux, par l’Islam, aussi bien du suicide que de la Révolte contre le pouvoir, ils se sont clairement opposés à ce mouvement de Libération. C’est le combat de ces millions de femmes et d’hommes qui a permis à R.Ghannouchi et à sa clique de rentrer d’exil, après le 14 janvier. Depuis, les réactionnaires d’Ennahdha ne cessent de répéter qu’ils ont eu une part active à cette Révolution… en condamnant, des capitales européennes, la résistance des ces hommes et de ces femmes sur les plateaux télé !

   Le Parti-Etat est en voie de décomposition, et d’implosion : les RCDistes vont se réorienter un peu partout dans l’échiquier politique actuellement en formation. Les responsables du parti-Etat, qui ont pris part à la répression, qui ont participé à la spoliation des biens du peuple, doivent être déférés devant la Justice et rendre des comptes. Les habitant-e-s de Thala et de Kasserine continuent à se mobiliser contre l’oubli et l’impunité. La force politique qui actuellement constitue le plus évident danger pour le combat des Tunisien-ne-s qui ont fait cette Révolution, ce sont les réactionnaires d’Ennahdha. Ils sont embourgeoisés jusqu’au cou grâce à leur financement par les pétro-monarchies du Golfe : celles-là mêmes qui ont réservé un accueil chaleureux à Ben Ali et Materi, qui ont envoyé des chars à Bahrein pour mater la Révolution, qui sont les soutiens évidents de l’impérialisme américain au Moyen-Orient, les complices de l’oppression des Palestinien-ne-s.

   Depuis quelques semaines, les réactionnaires d’Ennahdha ont transformé les mosquées tunisiennes en lieux de propagande pour leurs idées rétrogrades, lancent des diatribes de haine contre ceux et celles qui appellent à séparer le politique et le religieux et tentent de récupérer les notables RCDistes locaux. Il est difficile de recenser ici toutes leurs déclarations qui font preuve d’un machisme décomplexé. Alors que les Tunisiennes sont massivement descendues dans les rues pour exiger leur droit à un travail digne, ils ont le culot de dire que le rôle de ces dernières est avant tout de faire des enfants pour la Nation. Leurs cris d’alarme sur l’augmentation des taux de divorce, sur la baisse de la natalité ne font aucun doute quant à leurs intentions : ils tenteront de remettre en cause le droit au divorce pour les femmes, ainsi que le droit à la contraception et à l’avortement. Utilisant les mêmes méthodes que le RCD, et exploitant la misère économique de la jeunesse populaire, les islamistes monnayent la participation de cette jeunesse à leurs meeting contre quelques dizaines de dinars. Toutefois, les Tunisien-ne-s recommencent à se mobiliser: hier à Hammamet et Kélibia, ils/elles ont été des centaines à contraindre R.Ghannouchi à interrompre ses meetings et à dégager.

       Au sein de la Commission pour la Réalisation des objectifs de la Révolution, les réac- nahdhaouistes ont également tenté de s’opposer à l’octroi aux Tunisien-ne-s titulaires d’une autre nationalité du droit de participer aux élections de l’Assemblée Constituante de juillet prochain. Pureté nationale et sexisme décomplexé : ce discours nous rappelle celui de formations politiques que nous vomissons depuis des années : les extrêmes-droites européennes. Face à cette menace de récupération de la Révolution, la constitution d’un Front qui réponde aux revendications des Révolutionnaires est une priorité absolue : la condamnation des responsables de la répression et de la torture, la défense du droit inaliénable  de manifestation et de grève, la mise en place d’une politique ambitieuse de services publics (de santé et d’éducation), notamment dans les quartiers populaires et les régions de l’intérieur, un vaste plan de construction de logements sociaux, ainsi que la suppression de toutes les discriminations juridiques envers les femmes (héritage, mariage, filiation). Afin de garantir aux femmes la possibilité de s’investir dans leurs carrières professionnelles, l’Etat doit prendre en charge la petite enfance, par une politique de constructions de crèches et d’écoles tahdhîriya, qui pourra, à long terme, tout à la fois soustraire les enfants à la propagande islamiste et garantir que l’accès à l’enseignement pré-primaire ne soit pas le privilège des enfants des classes favorisées.

   Ces politiques socio-économiques ne sont pas une chimère. Elles peuvent être permises par la fin des politiques néo-libérales imposées par le FMI et la Banque mondiale et la suspension du remboursement de la dette extérieure (de Ben Ali). De l’Iran au Maroc, de l’Asie à l’Amérique latine, les femmes et les hommes épris-e-s de Dignité, qui luttent contre les injustices et l’oppression, regardent vers la Tunisie. Les réactionnaires d’Ennahdha et leurs alliés (les cliques au pouvoir dans le Golfe) ne confisqueront pas la Révolution !

Groupe franco-tunisien du Kolektif dégage.

 

 

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 02:04

       Pratiquement au moment même où le parti dit « Ennahdha » [1] vient d’être légalisé en Tunisie, Sarkozy lance un débat sur la « laïcité ». De part et d’autre de la méditerranée, les deux droites extrêmes risquent de se nourrir l’une l’autre, au détriment des droits des femmes et des plus pauvres. 

    Tapage médiatique et politique sur le voile en France, loi excluant les collégiennes et lycéennes voilées des établissements publics (loi de 2004), l’élection à la présidence d’un candidat qui aura fait une bonne part de sa campagne sur la menace que les Musulman-e-s représenteraient pour « l’identité » de la France, création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration, chasse aux immigré-e-s sans papier-e-s. Au même moment, le gouvernement a cassé les acquis ouvriers, arrachés au terme de longues luttes sociales : l’âge du départ à la retraite a été repoussé, la précarisation croissante du marché de l’emploi fragilise les plus démuni-e-s, la privatisation des services sociaux produit déjà ses effets catastrophiques sur les pauvres et les femmes. La réduction du personnel hospitalier public spécialisé dans l’IVG (interruption volontaire de grossesse), la fonte des subventions de l’Etat aux associations féministes remettent en cause des droits eux aussi conquis suite à d’intenses mobilisations qui remontent à plusieurs décennies. La fonte des effectifs du personnel des établissements scolaires publics risque de dégrader singulièrement la qualité de l’enseignement, au détriment des plus pauvres, qui ne peuvent envoyer leurs enfants dans des établissements privés. Parallèlement, les différentes lois fiscales ont conduit à l’enrichissement des plus riches.

   Conscient des effets socialement catastrophiques de ces différentes politiques sur les classes populaires et les classes moyennes fragilisées, et dans le but de préparer le terrain à sa reconduite au pouvoir, Sarkozy lance un débat sur « la laïcité ». En plaçant le projecteur médiatique et politique sur la question de l’islam, la stratégie est évidente : jouer sur les divisions des classes populaires entre ceux et celles qui sont identifié-e-s comme les « Français-e-s de souche » et les « autres ». Parmi ces dernier-e-s, les « musulman-e-s », présenté-e-s comme d’éternel-le-s ennemi-e-s de la « laïcité ». Alors que la loi fondatrice de la laïcité, en 1905 était originellement conçue pour battre en brèche le pouvoir politique de l’Eglise catholique alliée aux monarchistes, elle est devenue depuis les années 2000 une véritable machine de guerre contre les Musulman-e-s, servant toutes les stigmatisations et de multiples discriminations. La loi de 2004, en elle-même scandaleusement inégalitaire, légitime d’autres discriminations : des mères d’écolier-e-s ou de lycéen-ne-s se voient exclues des sorties scolaires au prétexte qu’elles portent un voile. Cette « laïcité » réactionnaire et discriminatoire réduit progressivement les espaces dans lesquels les Musulman-e-s peuvent exercer des activités sociales.

   De l’autre côté, en Tunisie, les militants dits « d’Ennahdha » sont sortis de la clandestinité ou rentrés d’exil. La légalisation de ce parti, si elle est interprétée comme le signe de l’ouverture du champ politique, fait aussi l’objet de multiples inquiétudes. La percée des islamistes tunisiens à partir de la fin des années 1970, leurs réactions violemment machistes contre l’autonomisation des femmes, (pour rétablir la polygamie et la répudiation) ont laissé de bien mauvais souvenirs. Les contradictions constantes des discours de leurs dirigeants (R.Ghannouchi, H.Jeballi) sur les libertés individuelles, les « châtiments corporels », le lien entre le religieux et l’Etat, la transformation des mosquées en espaces de propagande politique, inquiètent les milieux de la gauche tunisienne, auxquels nous nous identifions. Afin de garantir les libertés individuelles, les manifestations en faveur d’une Constitution instituant la séparation du religieux et de l’Etat sont de plus en plus nombreuses. Les attaques contre les manifestations pacifiques en faveur de la laïcité montrent à la fois la réorganisation rapide des militants islamistes et le contre-sens quasi-répandu sur cette revendication.

Nous, héritières de l'immigration tunisienne en France, Franco-tunisiennes résidant en France ou en Tunisie, Tunisiennes vivant en France

Nous qui entretenons des liens affectifs, familiaux et amicaux dans les deux pays:

1)      Rejetons dos à dos l’instrumentalisation politicienne de la « laïcité » comme de l’islam. En France comme en Tunisie, nous estimons que les libertés religieuses doivent être garanties sur un pied d’égalité. Croyant-e-s, pratiquant-e-s, non croyant-e-s doivent pouvoir se vivre en harmonie avec leurs choix individuels. La stigmatisation des Musulman-e-s en France a trop duré, elle doit cesser ! La stigmatisation des athé-e-s en Tunisie doit s’arrêter ! On doit pouvoir se dire et s’afficher publiquement comme musulman-e en France, comme athée en Tunisie, sans être insulté-e ou frappé-e !

 

2)      Considérons que les discours politiques des islamistes tunisiens comme de la droite française sont aussi puants l’un que l’autre. Ils s’entretiennent dangereusement. L’utilisation de la « laïcité » par la droite raciste pour dénier des droits élémentaires aux Musulman-e-s nourrit l’hostilité à la laïcité dans la Tunisie actuelle. La « laïcité » est souvent mal interprétée. A cause du « débat » que la droite raciste nous a imposé, beaucoup de Tunisien-ne-s le considèrent comme la chasse à l’islam et aux Musulman-e-s. Non : la « laïcité » n’impose à personne de croire ou de ne pas croire en Dieu, de croire en telle ou telle religion, de pratiquer de telle ou telle façon !

 

3)      En tant que femmes, nous constituons une cible privilégiée de ces discours et de ces politiques réactionnaires. Les uns veulent nous voiler de force, les autres nous arracher nos voiles de force. Les uns nous interdisent de nous marier avec des non-musulmans, les autres nous poussent à nous marier avec des non-musulmans. R.Ghannouchi trouve que les Tunisien-ne-s ne font pas assez d’enfants. Il compte donc nous renvoyer à la maison. A R.Ghannouchi comme à N.Sarkozy, nous disons, dégagez, notre corps nous appartient !

 

 4)        En France, nous exigeons l’abrogation de la loi de 2004, et la fin des discriminations contre les Musulman-e-s.

         En Tunisie, nous exigeons une Constitution qui institue la séparation du droit et de la religion parce que c'est au nom de l’identité musulmane de la Tunisie que sont justifiées les discriminations qui nous concernent (héritage, filiation, mariage). Nous soutenons sans réserve les revendications pour l'égalité des droits entre les sexes (ATFD, AFTURD, Commission Femmes LTDH, Collectif Maghreb 95 Egalité) aussi bien sur le plan juridique que dans l'application du principe égalitaire. Plus de cinquante ans après l’indépendance, et avec la Révolution de la dignité, il est temps d’abolir les discriminations scandaleuses !

 

  Groupe franco-tunisien du Kolektif degage 


 1] La Nahdha a représenté un mouvement de renaissance culturelle, philosophique et politique dans les pays arabes au tournant des 19 ème-20 ème siècles. Nous refusons que ce parti réactionnaire confisque cette appellation. 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 20:51

   Il y a quelques jours, en participant à Marseille à un rassemblement en soutien au peuple libyen qui lutte pour sa dignité, un militant auto-déclaré « révolutionnaire » distribuait de petites invitations pour un meeting organisé sur la Révolution tunisienne. Comme j’ai cherché à savoir ce que sera l’objet du meeting, il m’a répondu, le plus naturellement du monde : « en tant que militants révolutionnaires, on aimerait savoir comment on fait une Révolution ». J’ai réprimé un fou-rire tout en faisant mine d’acquiescer. Je n’ai pas failli éclater de rire seulement parce que je m’attendais plutôt, à vrai dire, à une toute autre réponse, plus hypocrite : « on aimerait établir des liens de solidarité avec les gens qui continuent à lutter sur place, là-bas ». Je n’ai pas failli de rire non plus parce que comme disait Rosa Luxembourg, une Révolution n’a pas de recettes, ne se décrète pas, que la minute précédente, elle paraît improbable, et la minute d’après,  naturelle, évidente.  

   J’ai surtout failli rire jaune : à plusieurs reprises au cours des années 2000, il y a eu de grandes révoltes en France. Contre l’exclusion sociale et les discriminations racistes, contre la répression et les crimes de la police, toujours impunis, les habitant-e-s des quartiers populaires et issu-e-s de l’immigration post-coloniale se sont révolté-e-s. Les militant-e-s auto-déclaré-e-s « révolutionnaires » du NPA, du PCF ou de LO courent depuis un certain nombre d’années, voire de décennies pour certain-e-s, derrière « le grand soir ». Ils/elles n’ont pourtant pas hésité à afficher leur mépris envers les révoltes successives qui ont secoué les quartiers populaires français.

    C’est que le racisme post-colonial semble rendre impossible toute expression de solidarité avec les formes de résistances des habitant-e-s des quartiers dits « sensibles ». Les mêmes « révolutionnaires » auto-déclaré-e-s qui légitiment le saccage d’une librairie du boulevard Saint-Michel au cours des mobilisations étudiantes crient au scandale lorsque des « Noir-e-s » et des « Arabes » incendient une école. Ce sont encore les mêmes qui ont refusé de soutenir une amnistie des révolté-e-s réprimé-e-s au cours des événements de l’autonome 2005. Les révolutions n’ont jamais pour point de départ les classes privilégiées. Elles ont toujours leur origine dans les mobilisations de ceux et celles qui sont les plus exclu-e-s socialement et politiquement. Un processus révolutionnaire en France ne pourra partir que des quartiers les plus populaires, aujourd'hui massivement peuplés par les héritier-e-s de l’immigration coloniale. Cela devrait constituer un truisme pour les militant-e-s autodéclaré-e-s « révolutionnaires », mais que le racisme post-colonial empêche singulièrement de voir.

Une militante du Kolektif degage!

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 20:13

                                                    Deux réunions publiques !

                                                                     

                                          

                                            - Université Paris 3 (Métro Censier) :

                                            

                                           Jeudi 3 mars 2011 à 14h00, salle 416.

 

 

                                           -Université Paris 10 (RER A Nanterre Université) :

                                                   

                                              Jeudi 10 mars, 12h, bâtiment DD

 


   Que ce soit les massacres au Rwanda, la déstabilisation de la Côte d’Ivoire, les dix ans de guerre en Afghanistan, les opérations militaires au Niger en janvier 2011 ou l’utilisation de la Réunion comme d’une vaste base militaire, l’armée française est une institution qui fonctionne sans répit.

 

    Sarkozy et ses porte-flingues répètent à l’envie que les caisses de l’État sont vides pour justifier la casse des services publics et acquis ouvriers : allongement de la durée de cotisation des retraites, 66 000 postes de professeurs supprimés depuis 2007 ! Dans le même temps, 15 000 soldats supplémentaires sont recrutés : autant de réunionnais, de métropolitains, de lycéens, d’étudiants, sans avenir sinon celui de chair à canons.

 

    Aujourd’hui, 11 200 soldats français sont en opération, en Afrique et au Moyen-Orient. Le discours de M. Alliot-Marie sur le savoir-faire français en matière de sécurité, pour mater la révolution tunisienne, est un exemple criant du rapport qu’entretient notre impérialisme avec ses anciennes colonies : prêt à soutenir n’importe quel régime pour garantir ses intérêts économiques ou politiques. Mais cet exemple montre également que devant le mécontentement, tant en Tunisie qu’en France, de la jeunesse et des travailleurs suscité par un tel discours, la ministre et les intérêts qu’elle représente ont été obligés de faire machine arrière.

 

     Avec la déstabilisation de la bourgeoisie française en Tunisie et la révolution égyptienne, tout devient possible ; y compris la victoire de la lutte pour le retrait des troupes impérialistes françaises d’Afghanistan et d’Afrique. L’ennemi des peuples est ici l’État français. Battons-nous et mobilisons-nous jusqu’au retrait des troupes françaises, pour  le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

 

Exigeons que l’argent aille à la santé, à l’éducation, à nos retraites… pas pour la guerre !

 

 

Signatures actuelles :

 

- GSI (Groupe Socialiste Internationaliste)

 

- JERF (Jeunesse Emigrée Réunionnaise en France)

 

- SEUL (Syndicat Etudiant Unitaire et Laïque)

 

- Kolektif Dégage

 

- Comités Afghanistan (Paris 3 , Paris 10, lycées du 13ème arrdt.)

   

 

 

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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 18:22

    Ils ont placé Ben Ali au pouvoir en Tunisie. Ils ont alimenté les appareils répressifs, en vendant des armes, des bombes lacrymogènes, des matraques, en instaurant des connexions étroites entre la CIA et les services de renseignements généraux tunisiens. Leurs experts du FMI et de la Banque mondiale ont imposé les réformes libérales qui ont conduit à la casse des services sociaux, et notamment de la santé. Pour les Tunisien-ne-s des classes populaires et des classes moyennes fragilisées, la privatisation des hôpitaux a été une véritable catastrophe. Ils ont soutenu un dictateur et son clan qui ont pillé les richesses du peuple, exproprié les terres de paysans qui ne disposaient que de cela pour vivre, et qui ont fini par monopoliser un tiers de la richesse nationale. Les services de renseignements américains ont aidé à traquer les militant-e-s et les sympathisant-e-s qui contestaient la dictature du parti unique.

   Depuis quelques semaines, Obama nous dit, comme Ben Ali la veille de sa fuite : « je vous ai compris » ! Comme Ben Ali, les Etats-Unis tentent de nous duper. Ils seraient devenus subitement solidaires des revendications à la démocratie et à la justice sociale du peuple tunisien. Devant l’ampleur des révoltes et la détermination du peuple à se débarrasser du dictateur, ils ont fini par lâcher leur ami devenu trop encombrant : ils n’en avaient pas le choix. Mais quand ils ont abandonné Ben Ali, ils pensaient que les Tunisien-ne-s allaient gentiment rentrer chez elles/eux et se remettre à travailler. Déboussolés par l’ampleur de la révolte, ils ont très vite dépêché leur émissaire Feltman pour voler au secours du gouvernement Ghannouchi. « Les élections sont la solution » a-t-il déclaré. « Feltman go home ! », « non aux ingérences étrangères ! », ont répliqué les manifestant-e-s.

   L’administration américaine sait que les Tunisien-ne-s n’accepteront plus de dictature. « Liberté », le mot est partout. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas une percée de l’islam politique qu’ils redoutent. Les islamistes d’Ennahdha se sont assez embourgeoisés ces dernières décennies pour se rallier au libéralisme économique. Ils pourraient constituer pour eux des alliés, à condition que leur anti-impérialisme soit modéré. Ben Ali et son clan constituaient pour les Etats-Unis un obstacle à la transformation de la Tunisie en ce qu’ils appellent une ‘’économie de marché’’. Les pratiques prédatrices de la famille présidentielle, l’ampleur de la corruption ‘’faussaient’’ le ‘’libre jeu’’ de l’offre et de la demande économique. Les marchés tunisiens n’étaient pas assez concurrentiels à leurs yeux. La stratégie américaine consiste à redéployer les formes de la domination sur le pays : assouplir le système répressif, mais non le démanteler. Et en contrepartie, investir le marché tunisien. Des négociations sont déjà en cours entre des capitalistes américains et le gouvernement pour implanter des entreprises dans les régions de l’intérieur.

    Le marché que l’administration américaine essaie de nous imposer est donc le suivant : vous aurez le droit (qui restera limité) de créer des journaux, de monter certaines associations, d’avoir un parlement avec quelques députés de l’opposition. En contrepartie, nos entreprises auront le droit de s’implanter massivement et d’exploiter les travailleurs/euses. La poursuite de la domination américaine a une condition : la perpétuation des institutions politiques actuelles, et notamment la reconduite du régime présidentiel. C’est la raison pour laquelle Feltman s’est implicitement opposé à une remise à plat de l’ensemble de nos institutions politiques. Avec un régime parlementaire, les Etats-Unis risquent de perdre le contrôle de la situation. Quand le pouvoir n’est plus concentré entre les mains d’un seul homme (le président) et qu’il est disséminé entre les divers-e-s représentant-e-s du peuple, il leur est plus difficile d’établir les alliances favorables à leurs intérêts. Faire tomber le gouvernement actuel, élire une Assemblée constituante, en finir avec le régime présidentiel, c’est mettre en échec le projet de domination américaine.

   Kolektif dégage

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